
Jean-Pierre Restellini a rendu visite à Abdullah Öcalan en prison à trois reprises en tant que membre du Comité pour la prévention de la torture (CPT) du Conseil de l’Europe. Dans cette interview pour Medya Haber, il parle de ces visites en 1999, 2010 et 2013, au cours desquelles Öcalan, qu’il décrit comme “une personne très sympathique”, est devenu un “bon ami”.
Restellini explique que les conditions physiques d’Öcalan ne sont pas en cause, mais que l’isolement qui lui est imposé est “une violence terrible”, à laquelle il ne peut survivre que parce qu’il sait que le peuple kurde est derrière lui.
Il évoque les restrictions auxquelles est soumis le CPT, qui ne lui permettent pas de publier ses rapports sans la réponse et l’autorisation de l’État critiqué, et explique que si le CPT devait enfreindre ces règles, cela compromettrait la possibilité d’effectuer d’autres inspections.
Restellini répond à une question sur l’inscription du PKK sur la liste des organisations terroristes par le Parlement européen, en faisant valoir que le terme “terroriste” n’est utilisé que pour diffamer certains groupes de personnes et qu’il devrait être interdit – notant que l’inscription sur la liste européenne pourrait avoir été le résultat de pressions politiques. Il décrit également sa discussion avec Öcalan sur les similitudes entre sa situation et celle de Nelson Mandela, qui était considéré comme un terroriste par l’Afrique du Sud, mais qui est devenu le dirigeant du pays.
Comme dans le cas de l’Afrique du Sud, M. Restellini a souligné l’importance de mener des campagnes, y compris des actions telles que la veille devant le Conseil de l’Europe.