Dans la capitale des droits de l’homme, l’État tente d’étouffer notre appel à la paix

Cette semaine, une campagne appelant à la libération d’Ocalan et à une solution politique pour la question kurde a été lancée avec 74 réunions à travers le monde. La réunion principale devait se tenir à Strasbourg, en France, à l’extérieur du Conseil de l’Europe, qui a été créé pour défendre les droits de l’homme. Il est prévu que les déclarations des orateurs internationaux, y compris des hommes politiques participant à l’Assemblée parlementaire du Conseil, soient accompagnées de quatre jours d’action publique dans la rue devant le Conseil, rassemblant des centaines de personnes.

A la dernière minute, les organisateurs ont reçu un message leur annonçant que l’autorisation de cet événement prévu de longue date avait été annulée par l’Etat français. Il ne peut y avoir de manifestation ni à Strasbourg, ni à Paris. Pire, la principale raison invoquée était que les organisateurs avaient partagé sur les médias sociaux un message de dirigeants du mouvement kurde exprimant leur soutien au Hamas. Ils n’ont produit aucune preuve à l’appui de cette accusation, mais il ne devrait pas être nécessaire de dire que le mouvement kurde, qui a perdu 12 000 personnes en défendant le monde contre ISIS et qui inspire le mouvement Women Life Freedom contre le régime iranien, n’a rien en commun avec la vision du monde du Hamas et condamne la violence à l’encontre des civils. Quoi qu’il en soit, l’accusation de l’État a été publiquement tweetée par la Préfecture du Bas-Rhin, une action qui pourrait avoir de graves conséquences pour l’ensemble du peuple kurde. Chaque acte de répression par un État normalise la répression par d’autres. Et la manière dont cela a été fait est incroyablement dangereuse.

Malheureusement, les Kurdes sont habitués aux revers, et des dispositions ont rapidement été prises pour réorganiser les déclarations de Strasbourg en deux endroits. Les orateurs invités se sont exprimés dans l’espace situé devant la gare, tandis que les députés présents pour l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe se sont exprimés dans le foyer du bâtiment du Conseil, à l’extérieur de la salle des débats. Le soutien des députés a été clair et fort – à la fois pour le message original de la campagne en faveur de la liberté d’Öcalan et d’une solution politique à la question kurde, et pour la condamnation de l’interdiction de l’État français.

Emmanuel Fernandes, député de Strasbourg, a clairement indiqué que la décision de l’État français était contestée par les parlementaires français eux-mêmes. Paul Gavan, de l’Irlande, a fait remarquer que cette attaque contre les droits fondamentaux avait lieu au sein même de l’organe européen chargé de les défendre, et a utilisé l’exemple de l’accord de paix irlandais pour insister sur la nécessité d’un dialogue global. Laura Castel, députée catalane, a parlé des conclusions de la récente délégation d’Imrali, dont elle faisait partie, qui a examiné comment le régime extraordinaire d’isolement imposé à Öcalan est devenu un pilote pour les mauvais traitements infligés à tous les prisonniers politiques de Turquie. Jeremy Corbyn, du Royaume-Uni, a souligné l’importance d’Öcalan pour la paix. Les députés Andrej Hunko (Allemagne), Søren Søndergaard (Danemark), Adrea Orlando (Italie) et Alexis Tsipras (Grèce) étaient également présents.

Nous contestons la décision de la Préfecture devant les tribunaux et partagerons la vidéo de l’événement d’aujourd’hui dès qu’elle sera disponible. Pendant ce temps, les actions se poursuivent dans le monde entier.

MISE À JOUR La manifestation strasbourgeoise qui devait se dérouler devant la gare a été déplacée à nouveau, pour être cachée dans la petite rue devant le centre communautaire kurde.